Une pensée perdue au milieu des cailloux

Une pensée perdue au milieu des cailloux.

Perdue ? Ou rebelle ?

Là où rien ne peut pousser la pensée de ce jour pousse.

Fière.

Décidée.

Imperturbable.

Je la regarde depuis longtemps, elle a évité les roues de la voiture, le piétinement, la main de celui qui aurait pu la ramasser.
Que me dit-elle ?

Tout est possible. Tout est possible à partir du moment où vous le décidez, où les peurs sont comprises et entendues.

Cette peur au plus profond de moi, que je distinguais timidement par intermittence et qui se révèle à la lumière, enfin, les couches successives levées les unes après les autres. Et la possibilité de la mettre à la lumière, de la prendre au creux de mes doigts, de la regarder, de l’accueillir avec bienveillance. Elle fait partie de moi et à la lumière sa couleur prend une autre teinte, ses contours s’adoucissent, elle est moins craintive puisque je la sais mienne. Elle fait partie de moi, donc elle est moi, elle est aussi une partie de moi, cette partie que l’on ose à peine dévoiler, que l’on cache. Si je l’accepte comme faisant partie de moi, alors je l’amadoue, je la caresse, je l’apprivoise et je la fais se lever. Je la fais devenir une partie aimable, confiante, enrichissante et j’ai moins peur. Je gagne cette confiance que je voulais totale, en mes ressentis, en mes envies, en ma puissance.

La pensée de ce jour au milieu des cailloux m’a donné la force de voir ma partie sombre et d’y mettre le rayon de soleil qui lui manquait.